C'EST ARRIVÉ DANS UNE ENTREPRISE

07/07/2021
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Victime d'un piratage informatique, la société Clermont Pièces va fermer boutique

 

Extrait du journal La Montagne (22/09/2017)

Victime d’un hacker,  la société Clermont Pièces, située au Brézet, à Clermont-Ferrand, ne peut plus exercer son activité. Son dirigeant l’a placé en liquidation judiciaire. Elle emploie huit salariés.

Huit employés et les dirigeants de Clermont Pièces vont se retrouver dans les prochains jours sans travail. Non pas en raison de difficultés économiques, mais à cause d’un logiciel informatique malveillant.

Des fichiers cryptés et inutilisables

La société, installée dans la zone du Brézet, à Clermont-Ferrand, a été piratée le 11 septembre, le virus neutralisant également deux sauvegardes externes sommaires. « Il aurait peut-être fallu prévoir des sauvegardes en ligne sur des sites protégés. Ce n'était pas mon métier, je n'y ai pas pensé, témoigne André Thomas, qui a racheté la société il y a cinq ans avec son fils. Aujourd'hui, mes fichiers clients  et fournisseurs, ceux de la comptabilité aussi sont cryptés et inutilisables, je ne peux pas continuer sans ces fichiers ni repartir à zéro. »

Ne pas payer

Céder au chantage des hackers ou arrêter son activité, c'était le dilemme du chef d'entreprise. « Les hackers nous demandaient une rançon de 3 800 € pour débloquer le système. Les informaticiens contactés ainsi que les policiers m’ont conseillé de ne pas payer, car rien ne disait que nous récupérerions nos données ou que nous ne serions pas à nouveau rackettés. J’ai déposé plainte mais je n’en attends pas grand-chose. Je n’ai pas d’autre solution que d’arrêter d’ici quelques jours ». Les clients qui se présentent encore au guichet trouveront bientôt porte close.

André Thomas a enclenché une procédure de liquidation judiciaire au tribunal de commerce de Clermont-Ferrand, procédure qui ouvre la voie à des repreneurs potentiels. Clermont Pièces étaient depuis une trentaine d'années une institution clermontoise.

Clermont Pièces, longtemps installée avenue Edouard-Michelin, était une institution clermontoise. Après une trentaine d’années d’activité, la société va laisser un vide. « Nous étions les seuls vendeurs de pièces détachées », regrette Eric Thomas.

Pas un cas isolé

À 61 ans, le chef d’entreprise estime que sa carrière est derrière lui. Il regrette de devoir « laisser huit personnes sur le carreau » pour une attaque informatique qui n’est pas un cas isolé.

« J’aimerais que les gens qui rencontrent ce problème déposent plainte. La plupart du temps, personne ne dit rien. Il faudrait réagir ! »